
Tous les Secrets qui rendent les Pingouins aussi Surprenant !
de lecture - mots
Les manchots sont des oiseaux de mer incapables de voler qui vivent presque exclusivement dans l'hĂ©misphĂšre sud â. On y trouve les minuscules manchots bleus d'Australie et de Nouvelle-ZĂ©lande, les majestueux manchots empereurs de l'Antarctique et les manchots royaux que l'on trouve sur de nombreuses Ăźles subaquatiques, le manchot africain (une espĂšce menacĂ©e) et le manchot des GalĂĄpagos, le seul manchot que l'on trouve au nord de l'Ă©quateur. Une Ă©paisse couche de graisse et des plumes huileuses et serrĂ©es leur permettent dâaffronter les tempĂ©ratures plus froides.
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L'apparence trapue et les pattes courtes des pingouins les a fait aimer des gens du monde entier. Bien quâils sont des oiseaux, les manchots ont des nageoires au lieu d'ailes. Ils ne peuvent pas voler et, sur terre, ils se dandinent en marchant Ă la verticale, bien que lorsque les conditions de neige sont favorables, ils glissent sur le ventre. Dans l'eau, ce sont des nageurs et des plongeurs experts, et certaines espĂšces peuvent atteindre une vitesse de 25 km/h đ grĂące Ă leurs nageoires qui propulsent leur corps fuselĂ©. Lorsqu'ils veulent aller plus vite, ils se mettent souvent Ă nager en marsouin ou sautent hors de l'eau en nageant.Â
1) Le Pingouin en 10 Secondes TOP Chrono
- NOM COMMUN :Â Pingouins
- NOM SCIENTIFIQUE :Â Spheniscidae
- DIĂTEÂ :Â Carnivore đ„©
- HABITATS : Océans, cÎtes
- NOM DU GROUPE :Â Colonie
- DURĂE DE VIE MOYENNE :Â 15 - 20 ans
- TAILLE :Â 40 cm - 1 m 14
- POIDS :Â 1 - 40 kg
2) Quelle est la diffĂ©rence entre les pingouins et les manchots ?Â
A- La Principale Différence
Les Pingouins est un oiseau noir â« et blanc âȘ, tout comme le manchot. Mais ils appartiennent pour autant Ă des familles complĂštements diffĂ©rentes. Les pingouins sont situĂ©s dans l l'hĂ©misphĂšre Nord âŹ, et il existe plus que une seule espĂšce actuellement, le Petit Pingouin. C'est la seule espĂšce de pingouin depuis la disparition du Grand Pingouin en 1844 Ă cause de l'Homme. La principale caractĂ©ristique qui diffĂ©rencie le pingouin du manchot est la suivante. Le pingouin a gardĂ© une caractĂ©ristique primitive, il peut voler !
Les Manchots, contrairement aux pingouins, vivent donc dans l'hĂ©misphĂšre Sud ⏠et ne peuvent pas voler đ«. Aujourd'hui il existe encore plusieurs espĂšces de manchots.
B- L'Origine d'un Malentendu
La croyance populaire confond le pingouin et le manchot, dĂ» Ă leurs apparences assez proches, et surtout car dans toutes les autres langues, le mot pour dĂ©signer le manchot est trĂšs proches du mot "Pingouin". En anglais, manchot se dit "Penguin" đŹđ§, une mauvaise traduction de ce mot est donc Ă l'origine de cette erreur commise par beaucoup d'entre nous. D'ailleurs, tout au long de cet article, tout comme la croyance populaire, les termes pingouin et manchot peuvent ĂȘtre confondues.
3) Caractéristiques Générales
Les 18 espĂšces diffĂ©rentes de manchots peuvent avoir des formes et des tailles trĂšs variĂ©es, mais toutes ont un corps noir et un ventre blanc. Ce contre-jour protecteur leur permet de se cacher des prĂ©dateurs comme les phoques lĂ©opards et les orques pendant qu'ils nagent. La couleur rare, se limitant Ă l'iris rouge ou jaune de l'Ćil chez certaines espĂšces, au bec ou aux pieds đŸ rouges chez quelques espĂšces, aux touffes de sourcils jaunes chez les trois espĂšces d'Eudyptes, et Ă l'orange et au jaune sur la tĂȘte, le cou et la poitrine chez les manchots empereurs et royaux
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En fait, ils passent la plus grande partie de leur vie dans l'ocĂ©an đ et font presque toute leur chasse aux krills (petites crevettes), aux calamars et aux crabes sous l'eau. Leurs couleurs distinctives (un corps noir avec un ventre blanc) leur permet aussi de se camoufler dans l'eau lorsquâils cherchent un repas.
Les populations totales de certaines espĂšces, comme le manchot empereur, sont estimĂ©es Ă des centaines de milliers, mais la plupart des espĂšces de petits manchots se comptent certainement par millions. Les immenses colonies de reproduction insulaires, certaines grouillant de centaines de milliers de couples nicheurs , reprĂ©sentent une importante ressource alimentaire đœ potentielle, mais l'importance Ă©conomique des manchots est nĂ©gligeable.Â
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Au XIXe siĂšcle, les baleiniers đł et les chasseurs de phoques se rendaient dans certaines colonies pour y chercher de la viande et des Ćufs, et une industrie de l'huile de manchot prenait autrefois un grand nombre d'oiseaux. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, cependant, cette exploitation n'Ă©tait plus rentable, et la plupart des colonies ont Ă©tĂ© laissĂ©es Ă elles-mĂȘmes ou activement protĂ©gĂ©es.
Certaines espĂšces sont aujourd'hui en augmentation, apparemment en raison de la dĂ©cimation des baleines de l'Antarctique au milieu du XXe siĂšcle, qui font concurrence aux pingouins pour le krill (crustacĂ©s minuscules) dont ils se nourrissent tous les deux. Les populations de pingouins sont toutefois trĂšs vulnĂ©rables aux changements de climat et de tempĂ©rature des ocĂ©ans, y compris au rĂ©cent rĂ©chauffement climatique. Les pingouins đ§ sont Ă©galement trĂšs sensibles Ă la diminution des populations locales de poissons par l'homme.
4) Le Changement Climatique et ses Effets
Environ deux tiers des espĂšces de pingouins sont inscrites comme menacĂ©es sur la liste rouge đŁÂ (en anglais) de l'UICN, ce qui en fait l'un des oiseaux de mer les plus menacĂ©s. La perte d'habitat et les maladies propagĂ©es par les touristes sont autant de menaces qui pĂšsent sur eux.
La pĂȘche commerciale dans l'ocĂ©an Austral est Ă©galement une prĂ©occupation importante, car elle a rĂ©duit de moitiĂ© environ l'approvisionnement en poisson dans la pĂ©ninsule Antarctique. Cela oblige de nombreux pingouins Ă se faire concurrence pour la nourriture et les met en danger d'ĂȘtre accidentellement capturĂ©s par les filets de pĂȘche đŁ.
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Le changement climatique est l'une des plus grandes menaces qui pÚsent sur les populations de pingouins. Le réchauffement des régions polaires ⚠a fait fondre la glace de mer, dont les pingouins dépendent pour trouver de la nourriture et construire leurs nids. En raison de l'évolution rapide des conditions, l'Antarctique pourrait perdre la plupart de ses manchots à cause du changement climatique d'ici la fin du siÚcle. Pour survivre, ils pourraient devoir se déplacer vers de nouveaux habitats.
Une Ă©tude du WWF de 2008 a estimĂ© que 50 % des manchots empereurs et 75 % des manchots AdĂ©lie vont probablement diminuer ou disparaĂźtre si les tempĂ©ratures moyennes mondiales augmentent de seulement 2°C đĄ par rapport aux niveaux prĂ©industriels - un scĂ©nario qui pourrait ĂȘtre atteint en moins de 40 ans.
5) Les Prédateurs
A- Les Prédateurs en Mer
Les principaux ennemis des manchots en mer sont le lĂ©opard des mers (Phoque lĂ©opard), l'Ă©paulard (Orque). Les phoques prennent Ă©galement les manchots prĂšs de l'Australie, de la Nouvelle-ZĂ©lande et d'autres rĂ©gions subantarctiques. Les lĂ©opards des mers, qui atteignent plus de 350 kg et plus de 4 m pour les spĂ©cimens les plus imposants peuvent manger jusqu'Ă 15 manchots par jour đ©âđł. Ces prĂ©dateurs attaquent principalement ces proies dans la mer pendant que les parents vont chercher de la nourriture pour leurs petits ou mĂȘme pendant les premiĂšres baignades des petits manchots. Mais il peut aussi s'attaquer aux manchots sur terre, ce qui reste tout de mĂȘme plus rare.
Les manchots ont encore beaucoup d'autres prĂ©dateurs en mer, comme le requin đŠ blanc, le phoque de Weddell, l'otarie d'Hooker et l'otarie du Cap qui est le prĂ©dateur principal du manchot du Cap.
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Pour manger leurs proies, les lĂ©opards de mer secouent les pingouins dans l'eau pour dĂ©tacher la chair des os. L'orque, malgrĂ© sa taille dĂ©mesurĂ©e đ par rapport Ă ses proies n'aime pas manger les pingouins avec leurs plumes. Pour remĂ©dier Ă cela, avec sa puissante langue, il compresse le pingouin contre son palais pour garder seulement les organes et la chair de pingouin et rejette le reste dans l'ocĂ©an. MalgrĂ© ses nombreux prĂ©dateurs, ce n'est pas tout, les pingouins ont aussi des prĂ©dateurs sur terre.
B- Les Prédateurs sur Terre
Sur terre, les prĂ©dateurs sont seulement des oiseaux qui ont l'avantage de voler par rapport aux manchots. Les manchots se regroupent en colonies, et lorsqu'ils se rĂ©unissent tous ensemble, ils sont en sĂ©curitĂ©. Les oiseaux s'attaquent donc aux oeufs đ„, aux poussins qui s'Ă©cartent du groupe et aux manchots affaiblis. Seulement les plus gros spĂ©cimens d'oiseaux s'attaquent quelques fois Ă des pingouins adultes en bonne santĂ©. Souvent, ces prĂ©dateurs chassent les manchots en groupe pour augmenter leurs chances de rĂ©ussite.
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Les principaux prĂ©dateurs sur terre đ± sont :
- Le Skua Antarctique (Catharacta antarctica). Leurs stratĂ©gies les obligent Ă travailler par paires. Un oiseau va distraire le parent qui s'occupe de l'oeuf ou du poussin Ă Terre et l'autre a pour tĂąche de l'attaquer.Â
- Le PĂ©trel gĂ©ant antarctiqueÂ
- Le Grand bec-en-fourreau (Chionis alba).Â
- Le Caracara de Forster (Phalcoboenus australis). Il s'attaque uniquement aux poussins et on le trouve seulement dans les Ăźles MalouinesÂ
- Le Pétrel de Wilson (Oceanites oceanicus)
- Le GoĂ©land dominicain.Â
Hors des Ăźles Subantarctiques et Antarctiques, dans les territoires plus chauds, d'autres prĂ©dateurs sont prĂ©sents comme le Renard đŠ, le Serpent đ et pour le manchot du Cap, l'ibis.
6) Les Habitudes Alimentaires
Le type de nourriture utilisĂ© varie selon l'espĂšce, la rĂ©gion gĂ©ographique et la pĂ©riode de l'annĂ©e. La plupart des petits manchots du sud se nourrissent principalement de krill (petites crevettes đŠ dont se nourrissent aussi les baleines), qui atteint des densitĂ©s Ă©levĂ©es dans les eaux riches et bien oxygĂ©nĂ©es de l'Antarctique. Les cĂ©phalopodes (calamars đŠ et seiches) et les petits poissons  peuvent constituer des fractions importantes de la nourriture. Chez certains, comme le manchot d'Afrique, le poisson đ est l'Ă©lĂ©ment de base du rĂ©gime alimentaire. Le poids total de la nourriture consommĂ©e par une grande colonie de pingouins est prodigieux, dĂ©passant souvent plusieurs tonnes par jour.
7) Locomotion et Orientation
A- Locomotion dans l'Océan et la Vie sur Terre
Les pingouins sont adaptĂ©s Ă la locomotion rapide dans l'eau, oĂč les ailes (nageoires) servent Ă la propulsion ; ces oiseaux "volent" sous l'eau. Lorsqu'ils se dĂ©placent Ă grande vitesse đ, ils quittent frĂ©quemment l'eau par des sauts qui peuvent les transporter Ă un mĂštre ou plus dans les airs; c'est pendant ce temps qu'ils respirent.
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Sur terre, les pingouins sont beaucoup plus maladroits, voire amusants, car ils ont tendance Ă se dandiner, Ă Â sauter ou Ă Â courir avec leur corps inclinĂ© vers l'avant. Cependant, malgrĂ© leurs courtes pattes, les pingouins peuvent courir avec une vitesse surprenante. Certains, comme les manchots du nord (Eudyptes moseleyi), les manchots du sud (E. chrysocome) et les manchots AdĂ©lie, se dĂ©placent entre les rochers avec agilitĂ©, en utilisant leurs nageoires pour s'Ă©quilibrer đ€žââ. Les pingouins polaires peuvent parcourir rapidement de longues distances en "faisant du toboggan", c'est-Ă -dire en glissant sur la glace sur le ventre et en poussant avec les pieds vers l'avant.Â
B- Survie et Orientation
Les nageoires, avec le bec, sont les principales armes de dĂ©fense et d'attaque. S'il fait particuliĂšrement froid, les pingouins se regroupent en grandes colonies qui les protĂšgent des prĂ©dateurs et leur procurent de la chaleur đ„. Ces colonies sont composĂ©es de milliers, voire de millions de manchots.
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Les scientifiques se demandent depuis longtemps comment les manchots peuvent retrouver leur chemin vers leurs colonies depuis le large, oĂč les courants peuvent les avoir transportĂ©s sur de grandes distances. On se demande Ă©galement comment ils sont capables de se diriger correctement sur terre en l'absence de points de repĂšre bien dĂ©finis đ§. Des Ă©tudes sur les pingouins transportĂ©s Ă l'intĂ©rieur de l'Antarctique ont montrĂ© qu'ils sont capables de retrouver leur chemin vers l'ocĂ©an en utilisant le soleil comme aide Ă la direction. Il est probable que le mĂȘme moyen d'orientation soit utilisĂ© en mer. En s'approchant de la cĂŽte, ils sont capables de reconnaĂźtre les caractĂ©ristiques du littoral et du fond de l'ocĂ©an.
8) Reproduction
A- L'Ćufs, le Poussin et la Jeunesse
Les manchots viennent Ă terre pour pondre leurs Ćufs et Ă©lever leurs poussins. La plupart des manchots restent avec leur compagnon pendant de nombreuses annĂ©es et ne pondent qu'un ou deux Ćufs Ă la fois. Un Ćuf est pondu par les manchots empereurs et les manchots royaux comme tous les autres en pondent deux ou parfois trois.
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L'incubation des Ćufs est pratiquĂ©e par les deux sexes chez toutes les espĂšces, sauf chez le manchot empereur, oĂč elle est exclusivement effectuĂ©e par le mĂąle âïž, et elle commence immĂ©diatement aprĂšs la ponte. Avec l'avĂšnement de l'incubation, l'agitation et la myriade de cris qui caractĂ©risaient l'accouplement font place au calme et Ă l'inactivitĂ©. Le mauvais comportement d'incubation des oiseaux inexpĂ©rimentĂ©s entraĂźne frĂ©quemment l'abandon ou la rupture des Ćufs.
Le taux de mortalitĂ© (Ćufs et poussins) est trĂšs important au stade de l'Ćuf, variant d'annĂ©e en annĂ©e en fonction des conditions climatiques đŠ, du pourcentage de jeunes oiseaux dans la population reproductive et de la pression de la prĂ©dation. En gĂ©nĂ©ral, le taux de mortalitĂ© (Ćufs et poussins) est de 40 Ă 80 % des Ćufs pondus. Dans les colonies cĂŽtiĂšres, les prĂ©dateurs sont une menace importante pour les oeufs et les poussins. Ces prĂ©dateurs vont de l'orque en passant par le lĂ©opard des mers (pour les poussins) jusqu'aux labbes (pour les oeufs). Sur les continents australien, africain et sud-amĂ©ricain, les habitudes nocturnes de certains manchots et le fait qu'ils nichent dans des terriers limitent considĂ©rablement la prĂ©dation, qui est surtout le fait des goĂ©lands et de l'homme.
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AprĂšs la ponte, la femelle part gĂ©nĂ©ralement en mer pour se nourrir, et revient prendre la relĂšve de son compagnon aprĂšs environ 10 Ă 20 jours. Par la suite, le pĂšre et la mĂšre alternent par pĂ©riodes d'une semaine ou deux. La femelle manchot empereur, cependant, doit souvent parcourir Ă pied 80 Ă 160 km đ de la colonie Ă la mer et ne revient pas avant la fin de la pĂ©riode d'incubation. Pendant la pĂ©riode d'incubation de 64 jours, qui s'Ă©tend jusqu'au plus fort de l'hiver antarctique, le manchot empereur mĂąle couve l'Ćuf, le tient sur ses pattes et vit sur les rĂ©serves de graisse stockĂ©es. Pendant les violentes tempĂȘtes hivernales, les membres de la colonie se rassemblent pour se protĂ©ger mutuellement du vent et du froid en des foules serrĂ©es appelĂ©es "huddles".
La sortie de la coquille prend de 24 Ă 48 heures, pendant lesquelles le parent qui couve est particuliĂšrement irritable. Le poussin montre un comportement alimentaire dĂšs l'Ă©closion, recevant une "soupe" đ” rĂ©gurgitĂ©e de crustacĂ©s ou de poissons en introduisant son bec dans la bouche ouverte du parent. Pendant ses premiers jours, le jeune oiseau est abritĂ© sous le corps d'un de ses parents, qui se relaient pour chercher de la nourriture et couver.Â
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En grandissant, le jeune oiseau reste aux cĂŽtĂ©s de son parent, bien que le jeune soit capable de maintenir sa chaleur corporelle et de se dĂ©placer seul. L'oisillon rejoint ensuite une centaine de ses contemporains dans un groupe de pouponniĂšres ou de crĂšche đ©. Ce groupe est parfois gardĂ© par quelques adultes pendant que les deux parents des pousins fouillent en mer. Ă leurs retour avec de la nourriture, les poussins Ă©coutent l'unique frĂ©quence audio de l'appel de leurs parents, ce qui leur permet de se rĂ©unir dans une foule nombreuse et bruyante.Â
La pĂ©riode de croissance du jeune oiseau, de l'Ă©closion Ă l'indĂ©pendance complĂšte đ„, varie de deux mois, chez la plus petite espĂšce du genre Eudyptula, Ă 5,5 mois chez le manchot empereur et 12 Ă 14 mois chez le manchot royal.
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Pendant la saison de reproduction, le nombre d'adultes "au chĂŽmage" dans la colonie augmente avec l'ajout de ceux qui ont perdu des Ćufs ou des poussins. Dans les colonies de manchots empereurs, ces oiseaux au chĂŽmage interfĂšrent souvent avec les parents qui ont des jeunes et provoquent une mortalitĂ© accrue đŠŽ.
B- La Mue
Au stade de la crĂšche, le duvet qui recouvre le poussin depuis l'Ă©closion đŁ est remplacĂ© par un manteau de plumes courtes et raides, semblables Ă celles de l'adulte mais gĂ©nĂ©ralement de couleur quelque peu diffĂ©rente. Une fois cette mue terminĂ©e, le jeune quitte la colonie pour aller chercher sa propre nourriture en mer.Â
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Les manchots adultes commencent Ă muer eux aussi toutes leurs plumes une fois par an peu aprĂšs l'envol du poussin. Contrairement Ă certains oiseaux qui perdent quelques plumes Ă la fois, les manchots perdent toutes leurs plumes en mĂȘme temps. Ils doivent jeĂ»ner đ± pendant ce temps puisqu'ils ne peuvent pas chasser sans leurs plumes impermĂ©ables car pendant la mue, l'oiseau ne peut pas entrer dans l'eau. Il se retire sur un site de mue commun gĂ©nĂ©ralement situĂ© dans une zone abritĂ©e loin de la colonie. La durĂ©e de la mue varie d'environ deux semaines chez les petites espĂšces Ă plus d'un mois chez les plus grandes.
C- GĂ©ographie et Variations
De nombreuses caractĂ©ristiques du cycle de vie des pingouins varient en fonction de la taille du corps et de la distribution gĂ©ographique đș; la chronologie de la reproduction peut Ă©galement varier au sein d'une espĂšce en fonction de la latitude. La majoritĂ© des espĂšces ne se reproduisent qu'une fois par an. Certaines espĂšces, telles que le manchot africain (Spheniscus demersus), et le manchot bleu se reproduisent deux fois par an. Alors que au contraire, le manchot royal se reproduit deux fois en trois ans.
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La plupart des manchots commencent Ă se reproduire au printemps đ ou Ă l'Ă©tĂ© austral (sud). Les manchots royaux ont un cycle de 14 Ă 18 mois, et le moment oĂč un couple individuel se reproduit dĂ©pend du succĂšs ou de l'Ă©chec de la tentative de reproduction prĂ©cĂ©dente. Certaines populations de pingouins gĂ©niteurs (Pygoscelis papua) se reproduisent Ă©galement en hiver. La reproduction du manchot empereur commence en automne, apparemment Ă un moment oĂč la longue pĂ©riode de dĂ©veloppement permet de produire des petits au milieu de l'Ă©tĂ©, lorsque les chances de survie sont les plus grandes.
Le manchot africain, se distingue par son manque de synchronisme entre les populations, mais sinon son calendrier de reproduction est essentiellement comparable Ă celui de la plupart des autres espĂšces. Dans les Ăźles Crozet, au large de l'Afrique australe, par exemple, la ponte a lieu en juillet. Les deux Ćufs sont incubĂ©s pendant 35 ou 36 jours, et l'Ă©levage du poussin đ€ dure deux mois. Les derniers oiseaux immatures partent en mer en janvier.
D- Ă la Recherche d'un/e Partenaire
De nombreux types d'affichages visuels et vocaux sont utilisĂ©s entre l'arrivĂ©e des oiseaux Ă la colonie et leur dĂ©part. Les cris de parade nuptiale sont utilisĂ©s pendant l'accouplement et, dans une moindre mesure, pendant les phases successives de la reproduction. Il existe des diffĂ©rences vocales đą marquĂ©es entre les sexes chez le manchot empereur et le manchot royal et des dimorphismes moins marquĂ©s chez certaines autres espĂšces.
Ă son arrivĂ©e Ă la colonie, chaque oiseau retourne au nid qu'il a quittĂ© l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente et rejoint gĂ©nĂ©ralement son compagnon de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, Ă moins que la mort de ce dernier ne l'oblige Ă choisir un autre partenaire. Cela s'applique mĂȘme au manchot empereur, qui est capable de trouver son partenaire đ« malgrĂ© l'absence de nid et la grande taille de la colonie.
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Les manifestations qui se produisent lors du rĂ©assemblage de la colonie et de la recherche de partenaires, ainsi que celles qui prĂ©cĂšdent la copulation, sont assez similaires chez la majoritĂ© des espĂšces, mais les vocalisations đ qui les accompagnent sont plus diverses. DiffĂ©rentes espĂšces ont Ă©tĂ© dĂ©crites comme Ă©tant des trompettes, des croassements, des gloussements et des roucoulements.Â
Les membres du genre Spheniscus sont appelĂ©s pingouins jackass pour les sons de braiement qu'ils Ă©mettent. Le comportement des oiseaux avec des Ăąges plus expĂ©rimentĂ©s est plus Ă©laborĂ© đĄ et plus efficace que celui des jeunes individus. Par exemple, les manchots AdĂ©lie (Pygoscelis adeliae) peuvent revenir dans la colonie de reproduction Ă partir de leur troisiĂšme annĂ©e mais ne se reproduisent pas avec succĂšs avant leur cinquiĂšme ou sixiĂšme annĂ©e.
9) Forme et Fonction
A- Adapté au Milieu Aquatique
Les pingouins sont hautement spĂ©cialisĂ©s pour leur existence aquatique sans vol. Les pattes sont situĂ©es beaucoup plus loin en arriĂšre que celles des autres oiseaux, de sorte que l'oiseau se porte surtout debout ; sa dĂ©marche peut donc ĂȘtre qualifiĂ©e de plantigrade (c'est-Ă -dire sur la plante des pieds). La semelle comprend tout le pied et non seulement les orteils, comme chez les autres oiseaux. La caractĂ©ristique la plus notable de ce groupe est la transformation du membre antĂ©rieur en pagaie đŁ. Cette transformation s'accompagne d'une morphologie corporelle particuliĂšrement adaptĂ©e au mouvement en milieu liquide.
La cage thoracique est bien dĂ©veloppĂ©e, et le sternum porte une quille prononcĂ©e pour l'attache des muscles pectoraux, qui font bouger les nageoires. La nageoire a la mĂȘme base squelettique que l'aile des oiseaux đŠ en vol. Avec ses Ă©lĂ©ments raccourcis et aplatis, produisant un membre relativement rigide recouvert de trĂšs courtes plumes (un organe idĂ©al pour une propulsion rapide) . Le plumage du corps est Ă©galement constituĂ© de plumes trĂšs courtes, ce qui minimise les frottements et les turbulences. La densitĂ© du plumage et la couche d'air qu'il retient assurent une isolation presque complĂšte du corps.
B- La Lutte contre le Froid et l'Eau Salée
L'isolation du corps de l'oiseau est particuliĂšrement importante pour les espĂšces antarctiques qui vivent dans des eaux toujours en dessous de 0 °C. Le pouvoir de refroidissement de l'eau de mer Ă -1,9 °C est Ă©gal Ă celui d'une tempĂ©rature de -20 °C avec un vent de 110 km/h. La peau est isolĂ©e par une couche d'air emprisonnĂ©e sous le plumage, et la seule peau nue en contact direct avec l'eau est celle des pieds. Dans le cas du manchot empereur sur terre, les pieds sont en contact presque constant avec la glace đ. La tempĂ©rature de la peau avoisine 0 °C et la neige ne fond pas au contact.
Cela est possible grĂące Ă des dispositions anatomiques remarquables dans le membre infĂ©rieur, oĂč des artĂšres et des veines Ă©troitement adjacentes forment un systĂšme d'Ă©change de chaleur entre des flux sanguins đŻ opposĂ©s. Cette disposition permet au sang refroidi des pieds d'absorber la chaleur du sang qui s'Ă©coule, offrant ainsi une Ă©conomie de chaleur maximale compatible avec le fonctionnement du pied.
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Comme les autres oiseaux de mer, les manchots possĂšdent des glandes salines qui leur permettent d'ingĂ©rer le sel de l'eau de mer. L'excĂšs de chlorure est excrĂ©tĂ© sous la forme d'une solution dont la concentration est supĂ©rieure Ă celle de l'eau de mer đ§. Ces glandes sont situĂ©es au-dessus des yeux et sont dĂ©jĂ fonctionnelles chez le jeune poussin, qui commence Ă consommer des aliments d'origine marine dĂšs son premier jour de vie.
Des recherches rĂ©centes ont montrĂ© que les espĂšces les plus isolĂ©es gĂ©ographiquement, comme le manchot empereur, peuvent ĂȘtre sujettes Ă des maladies. Certaines, comme le manchot AdĂ©lie, portent dans leur corps des traces de polluants đ, bien qu'en quantitĂ© moindre que celle que l'on trouve chez de nombreux oiseaux qui vivent plus prĂšs des humains.
10) Ăvolution
Les preuves palĂ©ontologiques indiquent que les manchots et l'ordre des Procellariiformes (albatros, puffins et pĂ©trels) avaient une origine commune. Les deux groupes sont reprĂ©sentĂ©s par des fossiles bien dĂ©finis datant d'environ 50 millions d'annĂ©es. La ligne sphĂ©nisciforme sans vol a produit un certain nombre de branches latĂ©rales distinctives, toutes reconnaissables aux manchots, dont certains sont de taille gĂ©ante. Tous les restes fossiles đŠ de manchots ont Ă©tĂ© recueillis dans la zone de rĂ©partition actuelle des SphĂ©nisciformes. Certains vivaient apparemment dans des rĂ©gions plus chaudes que la plupart des manchots d'aujourd'hui.
L'analyse phylogĂ©nĂ©tique des manchots vivants et fossiles montre que le groupe a Ă©voluĂ© vers une grande taille corporelle au dĂ©but de son histoire. Par exemple, deux des plus grands manchots fossiles connus - Acadyptes, qui mesurait environ 1,5 mĂštre de haut, et Anthropornis, qui mesurait environ 1,8 mĂštre de haut - datent de l'ĂocĂšne (il y a 56 Ă 33,9 millions d'annĂ©es). Les manchots vivants forment une lignĂ©e distincte caractĂ©risĂ©e par des espĂšces plus petites et trĂšs aquatiques đ§ qui a commencĂ© il y a environ 8 millions d'annĂ©es. La taille relativement petite des manchots vivants est donc un phĂ©nomĂšne gĂ©ologiquement rĂ©cent qui est postĂ©rieur Ă la radiation originale des manchots gĂ©ants.
11) Ordre Sphenisciforme (Pingouins)
18 espĂšces d'une mĂȘme famille (Spheniscidae) avec 6 genres trouvĂ©s dans les ocĂ©ans de l'hĂ©misphĂšre sud đ ; ailes en forme de nageoires pour la propulsion sous l'eau ; pieds palmĂ©s courts et robustes ; posture droite ; plumes courtes et denses, muĂ©es en plaques ; longueur 35-115 cm; formes fossiles jusqu'Ă 180 cm.Â
- Genre Eudyptes (manchots Ă crĂȘte)
7 espĂšces : crĂȘte Ă©rigĂ©e, Fiordland, macaroni, criquets du nord, criquets du sud, criquets royaux et collets.
- Genre Spheniscus (pingouins à pieds noirs, ou jackass)
4 espĂšces : Africaine, Galapagos, Humboldt et Magellanique.
- Genre Pygoscelis
3 espÚces : Adélie, jugulaire et gentoo.
- Genre Aptenodytes
2 espĂšces : empereur et roi.
- Genre Eudyptula (pingouin bleu)
1 espÚce, également appelée petit pingouin ou pingouin féerique.
- Genre Megadyptes (pingouin aux yeux jaunes)
1 espĂšce.
12) Le Grand Pingouin
Le grand pingouin (Pinguinus impennis), Ă©galement appelĂ© gorfou, oiseau de mer incapable de voler, disparu depuis 1844. Les grands pingouins appartenaient Ă la famille des AlcidĂ©s. Ils se reproduisaient en colonies sur des Ăźles rocheuses đ au large des cĂŽtes de l'Atlantique Nord; des restes de fossiles ont Ă©tĂ© trouvĂ©s jusqu'en Floride, en Espagne et en Italie. Le corps du grand pingouin mesurait environ 75 cm de long ; les ailes, qui Ă©taient utilisĂ©es pour nager sous l'eau, mesuraient moins de 15 cm de long. Le grand bec noir portait huit rainures transversales ou plus. L'oiseau se tenait droit sur la terre ferme. Son dos et sa tĂȘte Ă©taient noirs, son front blanc et une grande tache blanche entre le bec et l'Ćil.
Totalement sans dĂ©fense, les grands pingouins Ă©taient tuĂ©s par des chasseurs pour se nourrir et se nourrir d'appĂąts, en particulier au dĂ©but des annĂ©es 1800. Les oiseaux Ă©taient capturĂ©s en trĂšs grand nombre, souvent poussĂ©s sur une planche et abattus en route vers la cale d'un bateau đł. Les derniers spĂ©cimens connus ont Ă©tĂ© tuĂ©s en juin 1844 sur l'Ăźle d'Eldey, en Islande. Environ 80 grands pingouins et un nombre similaire de leurs Ćufs sont conservĂ©s dans des musĂ©es.